Après Hot Pursuit, c'est à une seconde marque Need for Speed
de connaître un revival, Most Wanted. Mais cette fois, Criterion a pris
davantage de distance avec le modèle, au point qu'on ne reconnaît plus vraiment
l'univers si particulier de ce titre sorti en 2005. Il est donc plus opportun
de parler d'un tout nouveau jeu qui reprend simplement le principe de son aîné
: devenir LE pilote le plus craint et recherché de Fairhaven City...
Fairhaven a beau être une ville existant dans la réalité, la
map sur laquelle vous sévissez dans Most Wanted ne s'en inspire que de très
loin. Ce qui, en tout état de cause, ne dérangera absolument personne, d'autant
que Need for Speed en monde ouvert oblige, certaines conventions se devaient
d'être respectées. Ainsi, le joueur évolue librement sur une jolie carte de
taille relativement modeste mais qui comprend zones urbaines comme speedways,
de quoi alterner entre une conduite dynamique au milieu du trafic et un
pilotage de vitesse et de précision sur d'interminables lignes droites. Et
lorsque l'on parle de liberté, nous pesons nos mots puisque rares sont les NFS
ayant donné autant de possibilités au joueur, dès les premières secondes de
jeu. En effet, pas de quartiers fermés ni de limites à l'exploration dans Most
Wanted, les valves sont grandes ouvertes et ce, pour notre plus grand plaisir.De nuit, Fairhaven a encore plus de personnalité.
Et cela se vérifie à tous les étages. Immédiatement placé
aux commandes d'une magnifique 911, le joueur est guidé vers le Concept 4C
d'Alfa Romeo, stationné en pleine ville, visiblement abandonnée par son ancien
propriétaire. Il ne suffit que d'une simple pression sur une touche pour
effectuer le transfert et vous retrouver au volant de l'italienne, sans avoir
remporté la moindre épreuve ou dépensé un centime. La Porsche quant à elle,
demeure accessible à tout moment en l'approchant de nouveau. Ce parti pris,
Criterion le justifie par sa volonté de permettre au joueur d'accéder à de
véritables bijoux sans se prendre la tête à "leveler" ou à gagner des courses,
comme pour récompenser sa fibre de collectionneur. Et donc, durant son
exploration, le joueur doit scruter les lieux afin de dénicher les bolides qui
ne demandent qu'à être investis. Le logo de la marque surplombant les modèles,
il est assez aisé de les identifier mais certains sont plutôt bien cachés. La
manœuvre est valable pour la majorité des voitures (on en compte une
quarantaine, ce qui est relativement peu pour un jeu du genre) mais dix
d'entre-elles nécessitent un peu plus d'efforts. Ce sont les Most Wanted, les
voitures que conduisent les dix meilleurs pilotes de Fairhaven, un cercle fermé
sur lequel vous lorgnez, espérant trôner en tête le plus rapidement possible.Les barrages de police sont moins perméables que dans Hot Pursuit.
Chaque pilote Most Wanted doit être dans un premier temps
battu dans une course en one-to-one. Ou presque puisque les flics se mêlent
systématiquement au duel, et se concentrent étrangement sur vous, donnant
nettement plus de lest à votre adversaire. Et croyez-nous, la police de Most
Wanted est sans doute la plus collante, efficace et persévérante que l'on ait
connue dans un NFS. Si elle ne se montre pas plus agressive que cela à votre
contact, la semer s'avère très compliqué et ce, même s'il suffit théoriquement
d'échapper à leur zone de recherche pour faire baisser votre indice et ainsi,
les décourager de poursuivre leurs investigations. D'ailleurs, on apprécie
pouvoir fuir la police en se cachant, ce qui nécessite toutefois de trouver un
spot idéal et si vous vous méprenez sur la sécurité de votre couverture, c'est
l'arrestation assurée. Bref, avec leurs herses et leurs barrages moins
perméables que dans Hot Pursuit, les forces de l'ordre retardent votre quête du
Graal, d'autant qu'elles restent aux aguets à tout moment, même durant vos
phrases d'exploration. Mais pour réduire le niveau d'alerte, le joueur peut
aussi, lorsqu'il croise une station de peinture, la traverser pour que sa
caisse arbore une nouvelle couleur. Efficace pour perturber les recherches de
la police, si celle-ci ne vous prend pas en flag.
Il y a quelques courses sur terre dans Most Wanted.
Mais pour en revenir au principe assez sympa et gratifiant
de Most Wanted, sachez qu'une fois la course remportée, vous devez passer une
seconde étape pour déposséder le Most Wanted de sa voiture. Il faut alors le
takedowner, soit juste après la course, soit, à n'importe quel autre moment, en
le croisant sur la map. Et pour éviter que la chasse au trésor ne se transforme
en quête trop pénible, le fuyard apparaît très régulièrement à votre proximité
pour vous donner une chance de l'arrêter. C'est là que le spawn et respawn
automatique fait des siennes puisque si le chauffard est accidenté, il peut
réapparaître deux cents mètres plus loin, potentiellement dans l'autre sens, et
ainsi, vous échapper temporairement sans que vous n'ayez commis la moindre
erreur. C'est d'ailleurs tout le système de takedown, pourtant capital et au coeur
du gameplay, qui est à revoir dans Most Wanted puisqu'en solo comme en multi,
le mécanisme est totalement bancal. Ainsi, sans que cela ne soit justifié, vous
serez régulièrement takedowné par vos adversaires, alors que ceux-ci vous
auront à peine frôlé, et à l'inverse, vous verrez votre opposant résister à
l'un de vos assauts alors que tout était réuni pour l'envoyer dans le décor.
L'injustice est totale, alors que Criterion avait pourtant parfaitement pensé
la chose dans Burnout.
Quand on vous dit qu'on conduit un peu de tout dans ce NFS...
Ce n'est malheureusement pas le seul défaut qui gâche un peu
l'expérience de Most Wanted qui, soyons honnête, est plutôt très satisfaisante.
Ainsi, on peut par exemple pester contre l'IA adaptative à la Mario Kart qui,
en position de leader, lève le pied pour ne jamais vous semer et, en position
de chasseur, ne vous lâche pas d'une semelle, même si vous faites la course de
votre vie. Ce qui se recoupe avec un autre problème du jeu, les respawns.
Accidentée, l'IA va bénéficier d'un boost assez énorme pour revenir sur vos
talons, ce que vous constatez en zieutant le plan de la course en bas de
l'écran. Bref, tous ces petits défauts ne sont que des détails outre lesquels
il est aisé de passer mais tout de même, NFS se serait bien mieux porté sans.
Car en marge de ces couacs, on note une impression de vitesse franchement
affolante, notamment lorsque vous défiez les trois derniers Most Wanted qui
conduisent de véritables fusées. Et conduire à 300 km/h en plein Fairhaven est un
plaisir énorme ! Mais si vous n'en avez pas assez, sachez qu'il est possible
d'améliorer les voitures en installant des kits de pièces débloqués grâce à vos
victoires dans les différentes courses proposées. D'ailleurs, c'est là qu'entre
en jeu une nouveauté qui s'impose rapidement comme un mécanisme indispensable :
l'Easydrive.
Et une suspension de permis, une !
L'Easydrive est un menu rapide, que l'on déclenche et
contrôle à tout moment in-game avec la croix directionnelle. Non seulement il
permet de lancer l'une des courses destinées à la catégorie de votre voiture en
un clin d'œil mais il permet également de définir un itinéraire sur la map, de
changer de voiture et de comparer en quelques secondes les caractéristiques de
votre bagnole avant et après l'installation d'un nouveau kit de pièces. Ainsi,
comme lorsque vous obtenez une nouvelle arme ou armure dans un RPG, des jauges
de couleurs vous permettent de savoir rapidement si l'accélération, la vitesse
maximale ou la tenue de route de votre voiture sera impactée ou non par l'ajout
de la pièce et si oui, en bien ou en mal. Il vous incombe alors de faire le bon
choix en sachant qu'une nouvelle pièce ne permet que très rarement d'améliorer
tous les attributs de la voiture. Et pour une fois, ce menu rapide est vraiment
rapide et couplé à Autolog, procure un confort de navigation optimal. Vous
pouvez ainsi jouir entièrement de la quarantaine de modèles en un seul menu, 40
bolides répartis en sept catégories, des Muscle aux exotiques en passant par
les modèles de course, on trouve de tout de la Bugatti Veyron à l'Audi R8, de
l'Aventador à la la M3 Coupé, etc...
Avec un peu d'élan, il est possible de voler à Fairhaven !
Si classer des voitures dans des catégories définies n'est
pas un problème en soi, nous imposer de refaire encore et encore les mêmes
courses, pour les voitures de même catégorie, est plus ennuyeux. Ainsi, si vous
chopez les quatre Grand Tourer, il vous faudra remporter quatre fois les mêmes
épreuves. Ce qui est un comble dans un open world... Heureusement qu'il y a pas
mal de choses à faire sur la map, comme passer le plus rapidement possible
devant les radars ou détruire les panneaux d'affichage, situés en hauteur et
nécessitant des sauts improbables pour les atteindre. Et si vous êtes connecté
en ligne, toute la ville de Fairhaven sera peuplée par les scores de vos amis.
Ainsi, en passant à proximité d'un radar, vous connaissez immédiatement votre
classement parmi vos amis et le score du joueur qui vous précède et de celui
qui vous succède. Idem concernant les panneaux d'affichage et si vous êtes
l'heureux détendeur du saut le plus long, c'est votre photo perso qui trônera
sur la pancarte. Grâce à Autolog, vous êtes donc constamment au courant de
l'évolution des records de vos amis mais en toute franchise, cette nouvelle
version d'Autolog est comme les anciennes, sympathique mais rapidement gadget.
Les dernières courses sont épiques et vont à toute vitesse.
Tout ceci nous amène donc à vous parler du jeu en ligne qui
est sans conteste la force de Most Wanted, de quoi prolonger le solo, assez
court, puisqu'il se termine en 8-10 heures environ. Online, tout est différent
puisque l'hôte de la partie a tout en main pour organiser une session comme il
le souhaite, en proposant une playlist de cinq courses à ses sept invités. Et
libre à lui de mettre l'accent sur des épreuves classiques, sur d'autres en
coopération ou sur des défis. Ces derniers sont d'ailleurs assez fendarts. Par
exemple, on pourra vous demander d'atteindre une plate-forme située en hauteur,
puis, d'y rester le plus longtemps possible, étant donné qu'elle est bien trop
petite pour accueillir huit participants. Même chose aux arches du centre
ville, sur lesquelles vous devez trôner et éviter que vos adversaires ne
viennent vous déloger. Autre exemple, vous disposerez de quelques minutes pour
réaliser les sauts les plus longs à partir de tremplins que les joueurs doivent
se disputer. Mais à côté de cela existent évidemment des épreuves plus
classiques, avec des courses d'un point A à un point B, ou plus originales,
avec des passages devant les radars et la possibilité de perturber
systématiquement la progression des autres joueurs en tentant des takedowns à
outrance. Mais le plus sympa demeure sans aucun doute le fait que le multi ne
s'arrête jamais et que les temps de chargement sont invisibles. Ainsi, entre
deux courses, la compétition continue et le premier arrivé sur le lieu de
l'épreuve suivante gagne un bonus. On regrette simplement qu'au départ d'une
course (sans ligne de départ donc, à la sauvage), les instructions soient si
floues et ne défilent qu'en tout petit en bas de l'écran. Mais cela contribue à
récompenser les joueurs les plus attentifs qui peuvent ainsi en profiter pour
prendre un peu d'avance sur leurs concurrents. Le mode multijoueur de Most
Wanted n'est absolument pas fairplay et extrêmement rageant. Et honnêtement, j'adore ça !














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