Après deux épisodes ayant marqué les esprits, le studio de
développement allemand Crytek remet le couvert. Avec Crysis 3, le joueur est
plongé dans un univers futuriste qui semble doté d’un potentiel encore plus
probant qu’auparavant, comme il a été possible de le constater lors d’une démo
jouable en solo et d’une séance de multi…
Ambiance post-apocalyptique tropicale et luxuriante, effets
d’ombres et de lumières à gogo, animations environnementales bien troussées :
pas de doute, Crytek a vraiment poussé le bouchon très loin au niveau de
l’esthétique qui affiche des graphismes particulièrement détaillés. Bonne
nouvelle : l’aventure ne paraît pas seulement belle mais semble proposer aussi
un challenge relevé. C’est en tout cas ce que le joueur éprouve lors de la
mission jouable divisée en trois phases successives. La première prend place
dans une grande gare désaffectée, à ciel ouvert, où se trouvent quelques wagons
envahis par la végétation. Dans la peau de Prophet, il est nécessaire de
rejoindre la sortie en hauteur puis de se suspendre à un filin et glisser en
dehors des lieux. Evidemment, cela est plus facile à dire qu’à faire car les
soldats du CELL sont présents un peu partout. Libre à vous de les attaquer de
front ou de tenter la manière furtive en recourant aux pouvoirs de votre
Nanosuit - invisibilité temporaire et sauts puissants compris - afin de les
poignarder ou de les étrangler par derrière. Gare néanmoins à la difficulté (il
y a cinq degrés existants) car les ennemis sont plutôt coriaces : de multiples
snipers sont postés en hauteur et quelques mitrailleuses lourdes fixes –
heureusement destructibles - tirent automatiquement sur vous dès qu’elles vous
détectent. La mort est donc souvent inéluctable, malgré vos pouvoirs, si vous
n’observez pas suffisamment les alentours. D’ailleurs, un bon moyen de repérer
les soldats, souvent dissimulés dans les décors, reste la Nanovision –
accessible en maintenant la croix directionnelle en haut – qui permet de
détecter la chaleur des corps. Autre conseil efficace : se mettre à l’abri et
faire une petite pause en cas de blessures afin que la jauge de vie du
personnage remonte doucement à son maximum…
Une fois parvenu à l’extérieur du bâtiment, la seconde phase
de la mission débute : il faut désormais traverser un champ de hautes herbes
dans lequel pourrit une poignée de bus, mais surtout où évoluent des monstres
agressifs dans la lignée des vélociraptors du long-métrage Jurassic Park. Cette
séquence de jeu ressemble d’ailleurs un peu à un des moments du film. A
l’exception qu’ici, le joueur dispose d’armes convenables, dont un très
efficace fusil à pompe, pour repousser les assauts surprises des bestioles qui
offrent quelques sueurs froides bienvenues. Arrivé au bout du champ, vous
pouvez vous emparer – pour le fun - d’un imposant lance-grenades capable de
faire des ravages parmi les pseudo-vélociraptors. Mais inutile de s’attarder
puisqu’il faut rejoindre ensuite votre coéquipier Psycho pour entamer la
troisième et dernière partie de la mission. A partir de ce moment-là, vous faites
équipe avec lui et il faut le suivre en permanence. Très vite, le duo se
retrouve sur le toit d’un wagon en mouvement, propulsé par vos soins grâce à la
puissance de votre Nanosuit. Dans cette position, vous devez alors zigouiller
un maximum d’ennemis des deux côtés du wagon en marche, sous peine de se voir
assailli et blessé gravement. Au bout de la voie, le wagon défonce finalement
un portail métallique et s’encastre dans un pylône, brisant net son élan. Après
une cinématique honnêtement réalisée, le joueur reprend brièvement le contrôle
de Prophet afin de faire sauter un char qui déboule alors, à l’aide d’une sorte
de C4. Fin de la démo en solo qui - dans l’ensemble - se révèle sympathique,
même si le niveau de difficulté semble un peu trop élevé et que la scène autour
du wagon s’avère bavarde et trop scriptée…
Si Crysis 2 affichait plusieurs modes de jeu en ligne
particulièrement classiques, ce nouvel opus devrait donner davantage dans l’originalité.
Ainsi, il a été possible de pratiquer le mode CELL VS Hunters qui voit
s’affronter 24 joueurs (12 contre 12). Celui-ci débute de la même manière, par
exemple, que le mode Opérations dans Killzone 3, c’est-à-dire avec cinématique
d’introduction et débarquement des joueurs au beau milieu d’une zone. Chaque
partie se déroule en 5 rounds de 2 minutes chacun. Le principe est d’incarner à
tour de rôle des soldats CELL et des Hunters. Vous commencez donc dans la peau
d’un soldat CELL, à choisir parmi trois classes disponibles : Ranger, Sniper et
Close-Quarter. Chaque catégorie dispose d’un pistolet et d’une arme
complémentaire (mitrailleuse M19, fusil de précision... ) mais avec des munitions
limitées. Néanmoins, de temps à autre, une caisse de munitions apparaît en un
endroit de la carte. Toutes les classes offrent deux avantages durant le
combat. Ainsi, le Ranger ne se fatigue pas et peut transporter n’importe quel
objet ou arme sans être alourdi dans ses déplacements. Le Sniper est capable de
switcher plus rapidement entre ses deux armes et voit les balles ennemies
tracer leur sillage dans l’air (idéal donc pour les repérer). Enfin, le
Close-Quarter se déplace plus rapidement et brouille le radar des Hunters les
plus proches. Last but not least : les Hunters, de leur côté, sont dotés d’une
énergie vitale boostée au maximum et d’un seul arc en tant qu’arme, mais leurs
pouvoirs sont actifs en permanence (invisibilité, saut…). A noter qu’une flèche
ne tue pas en un coup un CELL, excepté si l’arc est tendu au maximum (on
maintient une touche pour armer l’arc et on la relâche pour tirer la flèche).
Les Hunters doivent donc éliminer l’intégralité des CELL pendant la limite de
temps du round. L’originalité est que chaque soldat CELL tué se réincarne
ensuite en Hunter ! Ce qui apporte un certain stress aux survivants CELL qui
voient le nombre de compagnons diminuer à vue d’œil via un mini tableau en haut
à gauche de l’écran. Les CELL ont donc pour obligation de survivre le plus
longtemps possible. Une fois la partie terminée (tous les CELL sont morts ou le
temps limite est écoulé), les rôles sont inversés. Résultat : le fun se révèle
immédiat dès les premières parties. Avec toutefois un effet pervers qui pourra
en agacer plus d’un : pour se défendre, les CELL doivent éliminer les Hunters
attaquant mais ils peuvent aussi rester cachés tranquillement jusqu’à la fin du
round. Ce qui fera la grande joie des « campeurs » (même si le nombre de points
récupérés pour débloquer du contenu bonus est moindre comparé aux joueurs plus
offensifs). D’autant que l’unique carte testée - un petit aéroport désaffecté -
regorge de cachettes et de buissons touffus ! Quoi qu’il en soit, Crysis 3
semble avoir le mérite de jouer les cartes combinées du fun, de l’originalité
et du défi, le tout servi en plus par une esthétique assez bluffante. Bref, un
FPS peut-être en passe de devenir un des titres incontournables de 2013…
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